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Louis Le Guennec ou la Bretagne enchantée

C'est un grenier un peu particulier qui vous est proposé ce mois-ci puisqu'il est consacré à Louis Le Guennec et son œuvre.

L'association des amis de Louis le guennec a fait don aux archives municipales de Quimper de nombreux document liés à l'œuvre créatrice, historique, littéraire et artistique de Louis Le Guennec. Venant de finir le classement de son fonds, il nous a semblé à propos de vous faire découvrir cet artiste aux multiples talents.

Louis Le Guennec est né le 4 août 1878, quai de Tréguier à Morlaix de Yves Marie Le Guennec, employé de commerce et de Marie Jeanne Françoise Le Guerch.

Après de courtes études, il entre, en 1893, comme apprenti à l'imprimerie Lejat à Morlaix. Mais déjà, il se passionne pour le patrimoine breton. Ses dons d'écrivain et de dessinateur lui permettent d'être publié dans les journaux locaux avec, notamment, une série d'articles sur Morlaix et sa région. En 1910, il épouse à Morlaix Renée Huitric de qui il aura quatre enfants.

Acte de naissance de Louis Le Guennec Voir l'image en grand Acte de naissance de Louis Le Guennec En 1919, le couple s'installe à Quimper et reprend la librairie, papeterie et imprimerie Le Bras située à l'angle de la rue Kéréon et de la rue de la Halle. En 1924, Louis Le Guennec cède l'établissement et postule au poste de bibliothécaire de Quimper.

Il succède alors à Frédéric Le Guyader et devient conservateur de la bibliothèque municipale. Dès lors, il écrit beaucoup sur Quimper et la Cornouaille. Ce nouveau poste lui permet d'apprécier tout particulièrement le contact avec les lecteurs, toujours curieux de son savoir. Malgré ses nouvelles responsabilités, il continue à inventorier les chapelles, manoirs et châteaux des départements bretons.

En 1931, sa femme Renée décède. Malgré, le chagrin et la solitude, il continue à œuvrer pour la découverte du patrimoine. Il meurt à Quimper en 1935 laissant derrière lui une production littéraire et artistique impressionnante. La société des Amis de Louis Le Guennec créée en 1936 perpétue sa mémoire et son œuvre en publiant ses écrits.

Une impressionnante production littéraire

Très tôt, Louis Le Guennec fait montre d'intérêt pour la littérature et compense de trop brèves études par une passion dévorante pour les livres et surtout l'histoire.

Lettre de Louis Le Guennec à Frédéric Le GuyaderVoir l'image en grand Lettre de Louis Le Guennec à Frédéric Le GuyaderSa carrière littéraire débute par des publications d'articles dans les journaux locaux. Son premier article est publié dans le journal Le Morlaisien. Puis, suivent beaucoup d'articles pour les journaux La Résistance et L'Echo du Finistère. Il passe en revue le patrimoine de Morlaix et de sa région. Le lecteur peut ainsi découvrir l'histoire des prisonniers du château du Taureau, Plougasnou et Saint Jean du Doigt sous la Ligue ou bien encore se renseigner sur la découverte de l'épave de l'Alcide à Morlaix.

Nous possédons aujourd'hui quelques recueils d'articles de presse écrits par Louis Le Guennec et rassemblés par ses soins dans des cahiers et de vieux agendas de la fin du XIXème siècle. Cet ensemble forme une documentation très riche qui nous permet d'apprécier son travail.

Louis Le Guennec écrit inlassablement sur tout ce qui l'entoure et sur son activité. Ainsi, il tient avec sa femme une éphéméride de leur quotidien. Ce journal intime donne naissance en 1942 à un ouvrage intitulé Débuts bretons. Chaque excursion dans la campagne fait également l'objet d'un récit.

Louis Le Guennec ne s'intéresse pas seulement à l'architecture et à l'histoire des familles propriétaires des manoirs et châteaux visités, c'est également un passionné de légendes bretonnes. Il nous livre, dans son manuscrit intitulé Vieux châteaux bretons, de merveilleux contes sur ces vieilles demeures.

L'ami des écrivains

Louis Le Guennec a réussit, par ses multiples talents, à se faire accepter parmi les écrivains et érudits de son temps.

Portrait de Frédéric Le Guyader en 1925Voir l'image en grand Portrait de Frédéric Le Guyader en 1925Très tôt, il fait la connaissance du chanoine Abgrall avec qui, il se lie rapidement d'amitié. Il est l'ami d'Anatole Le Braz qui entretient une correspondance régulière avec lui et qui l'encourage avec Charles Le Goffic à préparer l'école des Chartes. Francis Gourvil à qui il fait découvrir la poésie fait également parti de son entourage.

En 1902, il entre à la société archéologique du Finistère et écrit de nombreux articles qui paraissent dans le bulletin annuel. En 1919, il devient trésorier de la société. Ses fonctions au sein de celle-ci l'amènent à côtoyer des personnalités des milieux littéraire et artistique telles que Henri Bourde de la Rogerie, archiviste du Finistère, le chanoine Peyron ou encore Pierre Allier.

Il entretient également au fil de ses recherches et de ses écrits des relations avec d'anciennes familles bretonnes pour lesquelles il se passionne.

Une œuvre artistique abondante

Quand il n'écrit pas ou n'effectue pas un travail de recherches ou de dépouillement dans les archives, Louis Le Guennec dessine.

Tous ses articles sont enrichis de dessins à la plume. Il avait pour habitude de parcourir la campagne muni de petits carnets à dessins. Ceux-ci sont pour la plupart exécutés sur site d'abord au crayon.

Article nécrologique intitulé mort de M. Le GuennecVoir l'image en grand Article nécrologique intitulé mort de M. Le GuennecL'œuvre artistique de Louis Le Guennec est principalement composée de représentations de bâtiments patrimoniaux : châteaux, manoirs, gentilhommières, maisons à pans de bois, fermes, menhirs, tombes, armoiries. Mais il a également croqué des portraits et des attitudes de vieillards, d'hommes, de femmes et d'enfants.

L'ensemble de ses dessins nous livre une photographie de l'état du patrimoine breton de la fin du XIXème siècle aux années trente. Dans toutes les communes du Finistère, du Morbihan et des Côtes d'Armor, la plupart du patrimoine architectural a fait l'objet d'une étude de sa part.

Aujourd'hui, nombre de ces monuments ont été restaurés, mais beaucoup d'entre eux ont également disparu.


© Archives municipales de Quimper