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Le cirque à Quimper

C'est l'Anglais, Philip Astley (1742-1814), qui fonde en 1770, à Londres, le premier cirque moderne, d'abord vaste piste circulaire à ciel ouvert, puis, dès 1779, amphithéâtre stable construit en bois. Puis au XIXème siècle les chapiteaux se développent et entraîne le déclin des cirques stables.

En-tête du cirque Bouglione (1936)Voir l'image en grand En-tête du cirque Bouglione (1936)Au XVIIIème siècle des artistes ambulants viennent à Quimper pour présenter leur spectacle. Ainsi le sieur Mathurin Palatini et sa compagnie donnent une représentation de magie au cours de laquelle sont présentés des numéros plus incroyables les uns que les autres : faire sortir un oiseau d'un œuf, diviser la tête et le corps d'un animal vivant pour le faire revivre ensuite, faire croître des fleurs aux yeux des spectateurs... Le 23 prairial de l'An 13 le même Palatini, alors directeur d'une troupe de voltigeurs sur chevaux, effectue un séjour de 8 jours à Quimper où il donne une représentation de spectacle équestre.

Au cours du XIXème siècle, des acrobates, artistes forains, saltimbanques, prestidigitateurs, directeurs de chiens savants sont de passage à Quimper et donnent des spectacles de rue.

La plupart de ces artistes sont sans domicile fixe et se produisent seuls. Il y a également des compagnies d'artistes comme celle de François Saqui qui est directeur d'une troupe de sauteurs italiens et espagnols ou encore la troupe de Laurent Ferzi, artiste d'agilité. Les quimpérois peuvent également assister au spectacle des montreurs d'animaux étrangers ou, comme en 1807, voir l'animal extraordinaire à deux têtes du sieur Antoine Laurent.

En-tête du cirque Amar (1936)Voir l'image en grand En-tête du cirque Amar (1936)
Les cirques modernes ne font leur apparition à Quimper qu'à la fin du XIXème siècle. Les premières traces de la venue de cirques à Quimper remonte à 1880. Le Grand Cirque Anglo-américain de G. Ginnett demande à se produire le 15 et le 16 mai 1880. La troupe est composée de 60 personnes et de 70 chevaux pour un spectacle essentiellement équestre.

Le 11 septembre 1905, le grand cirque Buffalo Bill donne une représentation à Quimper. Le cirque est d'une telle taille que les voitures sont tractées par les éléphants et les chevaux pour s'installer sur le champ de manœuvre. Il compte 800 hommes et 500 chevaux et présente un spectacle équestre sans pareil : des exercices de tir sur un cheval au galop, des attaques de diligences, des exercices militaires et la reconstitution de la bataille de Little Big Horn.

Programme du cirque des Alliés (1938)Voir l'image en grand Programme du cirque des Alliés (1938)En 1909, le cirque Helvétia donne une représentation du 22 au 25 juin sur la place du champ de bataille. Ses déplacements nécessitent 27 wagons et sa troupe se compose de 40 artistes et 30 chevaux pour un spectacle équestre varié.

Dans la première moitié du XXème siècle les numéros présentés au spectateurs se diversifient : ainsi le cirque Ancillotti présente dans sa tournée de 1924 « une nouveauté nautique avec de gros animaux marins ». En 1936 , le cirque des Alliés propose aux Quimpérois un spectacle comprenant des numéros de chiens, chats, singes et animaux dressés ainsi que des numéros de clowns.

Désormais, la plupart des cirques possèdent une ménagerie extraordinaire. Les grands cirques comme le cirque Pinder ou encore le cirque Bouglione côtoient de petits cirques de famille comme le Grand Cirque Salon, composé de 25 artistes et fondé en 1900, qui se produit à Quimper en juin 1925.

En-tête du cirque Pinder (1954)Voir l'image en grand En-tête du cirque Pinder (1954)Outre des numéros mettant en scène des animaux, le cirque présente aussi à la curiosité malsaine des spectateurs des phénomènes. L'Australian Circus en représentation à Quimper en 1910 s'est surtout « ...illustré par son petit nain qui a eu le don de susciter vivement la curiosité... » peut-on lire dans la presse.

Pour pouvoir se produire dans les villes, les directeurs de cirques font leur demande auprès de la municipalité plusieurs mois à l'avance pour réserver une date de passage, ils doivent également payer le Droit des pauvres (taxe sur les spectacles).

En-tête du cirque Mogador (1938)Voir l'image en grand En-tête du cirque Mogador (1938)En 1932, le cirque Bureau administré par Amédée Ringenbach doit verser la somme de 3 500 francs de taxes municipales et de droits des pauvres pour 5 représentations sur la place de l'ancienne prison. Le venue de cirques à Quimper a lieu généralement d'avril à octobre sauf au mois d'août où le champ de bataille est occupé par les traditionnelles fêtes patronales.

Le cirque est un spectacle familial très prisé des Quimpérois. Les grands cirques comme le cirque Amar, Bouglione, les cirques Bureau et Pinder, tous deux fondés en 1854, viennent se produire à Quimper pour le plus grand plaisir d'un public en quête d'exotisme et de merveilleux.


© Archives municipales de Quimper