Rien qu’au centre-ville, il suffit d’un peu d’attention pour remarquer les jardinières fleuries, les zones en herbe colorées qui sont autant d’éléments qui améliorent le cadre de vie. Et si vous préférez un bon bol de nature, rien de tel qu’une plongée dans l’un des jardins à thèmes. Revue de détail.

Pour débuter la balade, cap sur la Providence qui offre depuis quelques mois un espace vert d’accompagnement de zone de stationnement. La proximité du parking, particulièrement arboré, et ses larges allées de dalles en béton en font un lieu idéal pour accueillir les parents à poussette.

La récente aire de jeux avec sa structure de corde à escalader rencontre un fort succès. La présence du Steir, deuxième rivière quimpéroise après l’Odet, invite à se poser sur l’un des bancs ou bains de soleil en bois. Des tables non loin de l’eau sont l’occasion d’une pause déjeuner. Et avec un peu de patience ou de chance, on peut y observer des canards, cygnes ou autres ragondins.

« Le bois dans tous ses états »

Le jardin de la Retraite.En prenant la direction du cœur de ville, une petite halte place Terre-au-Duc est l’occasion d’apprécier la fontaine et surtout les jardinières de pleine terre.

Un passage par les petites rues du centre, comme la rue Elie Fréron, ou la rue du Frout pour admirer les pots suspendus qui sont autant de touches de verdure données aux bâtiments. Il n’est d’ailleurs pas rare de constater que les particuliers se prennent au jeu.

Dans toute la ville, le fleurissement réalisé par les habitants contribue à embellir Quimper.

Le lourd portail du jardin de la Retraite franchi, ce sont de drôles de silhouettes en bois qui accueillent le promeneur. Elles font écho au thème choisi cette année par les jardiniers de la ville pour habiller les ronds-points et parterres de fleurs : au gré de vos balades, laissez-vous donc surprendre par « le bois dans tous ses états ».

Douceur tropicale au jardin de la Retraite

La Retraite est un îlot de douceur tropicale d’un demi-hectare en plein centre-ville. Le savoir-faire développé entre ces murs repousse les limites de l’acclimatation des plantes.

Les hauts murs et remparts contribuent largement à offrir un climat propice à ces plantes exotiques qui ont pris possession de lieux : bananiers et palmiers en sont les exemples les plus visibles.

Avec ses trois espaces séparés par des marches en pierres ou des portes, l’endroit est plein de charme. La palmeraie présente de nombreux spécimens (phoenix, chamaerops, brahea) tandis que la partie « terrain sec » réunit des espèces du Chili, d’Afrique du Sud, du Mexique…

Jardin de la paix : un changement saisissant

Au jardin de la Paix, en centre-ville, on y sent toute la chaleur du pourtour méditerranéen.L’accès au jardin de la Paix, voisin de la Retraite, se fait par la rue des Douves. Le changement d’atmosphère est saisissant ! Il est le petit dernier des jardins quimpérois.

Inauguré au printemps dernier, il ne demande qu’à s’étoffer, à prendre de l’ampleur. On peut ainsi percevoir tout le travail réalisé et celui que les plantes vont devoir accomplir : prendre possession de cet espace rien qu’à elles. Ici le minéral est omniprésent. « Ce jardin est un lieu vivant. Ses végétaux vont pousser, ses pierres vont vieillir, d'autres arbres et arbustes viendront s'y greffer. Ce jardin racontera plein d'histoires... », souligne Habib Bou Nafeh, conseiller municipal délégué aux aménagements paysagers et à l’embellissement urbain.

On y sent toute la chaleur du pourtour méditerranéen. Tous les végétaux sont typiques de là-bas. De la lavande, bien connue, à la santoline voisine, en passant par les cyprès de Florence ou le tortueux chêne liège, sans oublier les vignes ou encore l’olivier et le pin d’Alep, symboles de paix !

Prenez quelques instants pour admirer les alentours : ce jardin de 900 m2 en terrasse offre un point de vue intéressant sur la ville.

Le Théâtre et sa roseraie

Le jardin du Théâtre Max Jacob.Après une redescente en douceur vers les trottoirs quimpérois, on peut longer les remparts, contempler le travail de fleurissement effectué (65 000 plantes ont été réparties sur la ville fin mai).

Direction le théâtre Max Jacob et son jardin, le plus grand du centre avec ses 6 400 m2. L’entrée peut se faire des quais, mais il est possible d’y accéder par la rue Jean Jaurès. Ce passage est d’ailleurs plus intimiste et fort joli. Tout de suite, on se retrouve enveloppé par l’ambiance du lieu. Un banc non loin invite à se poser pour observer ce jardin à l’ombre du saule, à écouter le doux clapotis de l’eau et les murmures des oiseaux.

Une petite descente par un escalier de quelques marches en pierre permet d’arriver sur des allées en herbe qui délimitent la très belle roseraie. Quelle quiétude ! Et ce n’est pas la statue des deux amoureux qui dira le contraire. Cet espace offre également de beaux spécimens de grands arbres, comme un ginkgo et un séquoia.

On ne se lasse pas de faire des tours, de s’arrêter sur un banc pour papoter tranquillement ou saisir un livre.

Mais poursuivons ! L’Odet n’est pas loin alors autant en profiter. Les jolies passerelles servent de supports aux jardinières (650 au total disposées dans toute la ville), les parterres de fleurs et d’arbustes sont savamment agencés pour ne pas gâcher la vue sur la rivière. Un passage près du Frugy, véritable poumon vert pour Quimper avec son espace boisé, et la voie vers Locmaria est toute tracée. On peut aussi faire une halte square de l’Odet et emprunter la passerelle du Cap-Horn pour poursuivre vers la place Bérardier.

Inspiration médiévale au jardin de Locmaria

Au pied du Prieuré, à quelques pas de la faïencerie Henriot, le jardin de Locmaria est à l’abri derrière son mur de pierres. Dès l’entrée, cet espace d’inspiration médiévale de 1 700 m2 affiche ses atouts : de petites allées bordées d’ardoise délimitent des carrés potagers surélevés où les plantes sont réparties en fonction de leur utilisation.

Ici, les cultures ont été organisées comme un jardin de monastère de l’époque d’Anne de Bretagne.

On y trouve ainsi de nombreuses plantes médicinales mais aussi des aromatiques, des tinctoriales, des céréales et autres comestibles.

Cet espace se fait également l’écho de la forte symbolique qui régnait dans les jardins du Moyen-Âge. L’eau renvoie à la purification, les allées forment des croix, la jolie pergola en chêne évoque la voute céleste. La rose, très présente par ses nombreuses variétés, et le lys rappellent la pureté ou la renaissance après le péché.

Pas besoin d’être un spécialiste de cette époque pour apprécier le lieu qui se veut à la fois dépaysant mais aussi pédagogique : les noms latins et français de la plupart des plantes sont indiqués d’une main experte sur de petites ardoises. De plus longs textes éclairent le promeneur.

Pour les amateurs de botanique, des carrés de bois accrochés sur l’enceinte en pierre soulignent la présence de plantes particulières.

La balade est agréable et instructive ! Et la tranquilité de cet ensemble doit beaucoup à son atmosphère particulière, mais aussi à l’omniprésence de l’Odet qui borde ce quartier historique.

Les personnes en quête d’une grande balade pourront d’ailleurs poursuivre vers Creac’h Gwen, les autres reviendront tranquillement vers le centre-ville où bien d’autres réjouissances les attendent.