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Parcours de la laïcité : un graff à l’effigie d’Aristide-Briand

Parcours de la laïcité : un graff à l’effigie d’Aristide-Briand

Parcours de la laïcité : un graff à l’effigie d’Aristide-Briand Parcours de la laïcité : un graff à l’effigie d’Aristide-Briand
Le 04/07/2025 • Mis à jour le 04/07/2025 | 16h28

En 2022, la Ville de Quimper a mis en place une commission extra-municipale « laïcité et valeurs de la République ». Son objectif : mettre en avant la laïcité et ses valeurs.

Celle-ci est composée d’élus de la ville, d’institutions (Education nationale, Protection Judiciaire de la Jeunesse) de représentants associatifs (Ligue des droits de l’Homme, Ligue de l’enseignement, Mémoires des esclavages, Société des Membres de la Légion d'Honneur, etc.)

Ses membres ont imaginé un Parcours de la laïcité. L’idée est de proposer un cheminement en cœur de ville, qui pourrait se prolonger dans les quartiers, faisant référence à la laïcité. C’est un parcours non fini auquel pourrait se rajouter des étapes, au fil des années, en cherchant une cohérence d’ensemble et un partage avec les différents acteurs de la cité : écoles, associations, artistes …

Ce graff est le premier élément du parcours. Il a été réalisé par l’artiste Hoz.

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Inauguré le 29 juillet 2024, ce projet a été récompensé la même année par le prix national « laïcité et valeurs de la république »

Pourquoi Aristide Briand ?

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Une carrière politique remarquable

Aristide Briand voit le jour à Nantes le 28 mars 1862. Il poursuit des études de droit et fait ses premières armes comme avocat et journaliste. Il est d’abord inscrit au barreau de Saint-Nazaire avant de s’installer à Paris où il collabore au journal anticlérical La Lanterne à l’instar d’Emile Zola.

Briand, jeune socialiste, est élu député du département de la Loire en 1902. A partir de 1906, il inaugure une belle et longue carrière ministérielle, siégeant d’abord comme ministre de l’Instruction publique et des Cultes. Il sera élu à onze occasions président du Conseil et sera appelé à diriger un ministère à plus de 20 reprises, le plus souvent à la tête des Affaires étrangères.

Durant la Première Guerre mondiale, Briand fait partie du cabinet d’Union sacrée et se fait connaître après 1918 comme l’un des principaux artisans de la paix sur le vieux continent. Il présentera devant la Société des Nations (S.D.N.) un premier projet d’Union Européenne. Son action en faveur de la réconciliation franco-allemande lui vaudra le prix Nobel de la paix en 1926.

Aristide Briand et la question de la laïcité

Le nom d’Aristide Briand reste attaché à la loi de séparation de 1905. Il travaille comme rapporteur à la préparation du projet de loi, au vote et à l’application de la loi de séparation des Eglises et de l’Etat du 9 décembre 1905.

Une commission parlementaire est chargée d’examiner les différents projets de loi des députés en lien avec la question de la séparation. Briand réalisa l’importance qu’allait prendre ce dossier dans le programme du camp républicain, sur une question bien en dehors du champ social. Du travail réalisé par la commission sortit un avant-projet, « le projet Briand » adopté le 4 mars 1905. Ce rapport présentait une histoire des rapports entre l’Etat et les cultes depuis l’antiquité et à travers l’histoire de la France ainsi que les différents types de séparation existant à travers le monde et s’achevait par le projet de la commission.

Le 21 mars 1905, Briand dans son rapport présentée devant la Chambre des députés condamne le régime concordataire en vigueur depuis 1802. Il proclame : Aujourd’hui il n’est plus personne pour contester sérieusement que la neutralité de l’Etat en matière confessionnelle ne soit l’idéal de toutes les sociétés modernes ». Briand précise encore : « Le régime nouveau des Cultes qui vous est proposé touche à des intérêts si délicats et si divers, il opère de si grands changements dans les coutumes séculaires, qu’il est sage, avant tout, de rassurer la susceptibilité éveillé des fidèles en proclamant solennellement que non seulement la République ne saurait opprimer les consciences ou gêner dans ses formes multiples l’expression extérieure des sentiments religieux, mais encore qu’elle entend respecter et faire respecter la liberté de conscience et la liberté des cultes. […) En le votant, vous ramènerez l’Etat à une plus juste appréciation de son rôle et de sa fonction, vous rendrez la République à la véritable tradition révolutionnaire et vous aurez accordé à l’Eglise ce qu’elle a seulement le droit d’exiger, à savoir la pleine liberté de s’organiser, de vivre, de se développer selon les règles et par ses propres moyens, sans autre restriction que le respect des lois et de l’ordre public. »

Les débats sur le projet de loi de séparation allaient se poursuivre jusqu’au 3 juillet 1905. L’habileté politique d’Aristide Briand limita les querelles byzantines comme les visées des plus anticléricaux et permit l’élaboration d’une loi de compromis.

La loi est votée le 9 décembre par 341 députés contre 233 et publiée le 11 décembre 1905.

« Article 1 : La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l'intérêt de l'ordre public. »

Aristide Briand décède à Paris le 7 mars 1932. Dès le 23 mars de la même année, la municipalité de Quimper, présidée par Edouard Menez, débaptise la rue du Pont Firmin et attribue en hommage public le nom du rapporteur de la loi de 1905 à cette voie de la capitale du département du Finistère