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Fauchage : une gestion raisonnée au service de la biodiversité

Fauchage : une gestion raisonnée au service de la biodiversité

Fauchage : une gestion raisonnée au service de la biodiversité Fauchage
Le 23/05/2025 • Mis à jour le 23/05/2025 | 16h59

Chaque année, à l’approche de l’été, les agents de la Ville de Quimper entament une campagne importante mais parfois méconnue : le fauchage des espaces enherbés. Cette opération, distincte de la tonte classique, constitue une part essentielle de l’entretien des espaces naturels et semi-naturels sur le territoire de la commune, tout en s’inscrivant dans une logique de protection de la biodiversité.

Une gestion différenciée, pensée pour l’environnement

Contrairement à la tonte, qui intervient à fréquence régulière pour maintenir une hauteur d’herbe uniforme (environ 7 à 8 cm), le fauchage consiste à laisser se développer le couvert végétal jusqu’à 1 mètre de hauteur avant d’intervenir, généralement une à deux fois par an. Cette pratique favorise la floraison, la reproduction des insectes pollinisateurs et le maintien de micro-habitats pour la petite faune. Elle contribue ainsi activement à la qualité écologique du territoire.
Plusieurs types d’espaces sont concernés à Quimper : les bords de routes et d’accotements, les chemins (halage, garennes...), les prairies périphériques au centre-ville, ainsi que les espaces naturels urbains ou en lisière.

Un effort logistique important et échelonné dans le temps

Le programme de fauchage débute chaque année à la mi-mai et se poursuit jusqu’à la fin septembre pour les zones les moins sensibles. En pratique, il n’est pas possible d’établir un planning hebdomadaire précis. Le volume important de sites à traiter, les contraintes météorologiques, la disponibilité du matériel ou encore les aléas techniques imposent une gestion souple mais rigoureuse.

Les équipes municipales travaillent en régie, mais aussi avec l’appui d’entreprises partenaires.

Ainsi, l’entreprise Kerne intervient dès la fin mai, en commençant par les abords du camping municipal avant de poursuivre sur les berges du halage puis les quartiers de Frugy, les allées du Braden et sur certaines zones du quartier de Kerfeunteun (Vallon de Kermoguer, le square de Kervouyec, etc). Elle mobilise des techniques variées, allant du débroussaillage manuel au broyage, adaptées à la typologie du terrain.

Parallèlement, l’entreprise Kérivel débute ses interventions début juin dans les zones boisées comme le bois d’Amour, Kerlagatu ou encore les parcelles naturelles de Villemarqué, Creac’h Gwen et les abords du Corniguel. Certaines zones, comme celles exploitées en foin bio par un agriculteur local, sont volontairement laissées en fauche tardive jusqu’en juillet. L’entreprise poursuivra sur des petites zones début juillet.
D’autres partenaires comme les Ateliers de Cornouaille assurent le fauchage dans des secteurs comme Penhars ou Kerfeunteun, tandis que les abords des stades (Ergué-Armel, Kermabeuzen…) sont progressivement concernés à partir de juillet.

En parallèle, les équipes municipales prennent le relais à partir de juin, une fois les plantations printanières terminées. Le travail débute souvent par les quartiers de Penhars, puis s’étend vers Kerambellec ou les abords de rocades comme Louis-Le-Guennec. Les chauffeurs de l’équipe élagage interviennent également dès mai, notamment dans les allées de Kerfeunteun et du Corniguel.

Allergies, faune sauvage : démêler le vrai du faux

Certaines inquiétudes exprimées par les habitants sont légitimes mais doivent être recontextualisées. Concernant les allergies au pollen, il faut rappeler qu’il est matériellement impossible d’éviter la floraison de toutes les graminées allergisantes. La Ville recommande aux personnes sensibles de s’abonner à la newsletter du pollinarium sentinelle, outil précieux mis en place par la municipalité pour anticiper les pics polliniques à Quimper → www.alertepollens.org/newsletters/subscribe

Quant aux rumeurs sur la prolifération des rats, rien ne permet de confirmer une présence inhabituelle liée à ces zones enherbées qui ne constituent pas leur habitat préféré. En revanche, la présence de vipères est plausible dans certains secteurs naturels, mais ces animaux fuient le bruit et les vibrations. Il suffit donc de rester vigilant et de marcher avec assurance. Il faut rappeler que toutes les espèces de vipères et serpents sont protégées par la loi en France.

Fauchage raisonné : un enjeu d’avenir pour la préservation des écosystèmes

Chaque année, à cette période, les services municipaux reçoivent de nombreuses sollicitations d’habitants s’interrogeant sur l’état de certains espaces verts non encore fauchés. Il est important de rappeler que tous les sites fauchés l’année précédente le seront également cette année, sans exception.

Toutefois, les délais peuvent varier : l’ensemble des surfaces à traiter ne peut l’être simultanément. Les secteurs les plus fréquentés, tels que les abords d’aires de jeux ou de zones de promenade, sont naturellement prioritaires et font l’objet d’interventions dès le mois de juin. Les zones périphériques ou naturelles sont, elles, traitées plus tard, parfois jusqu’en septembre.

Le maintien de pratiques de gestion différenciée comme le fauchage s’inscrit dans une démarche de transition écologique, que la Ville de Quimper entend poursuivre et renforcer. Si ces choix peuvent parfois bousculer les habitudes visuelles ou provoquer des réactions, ils sont fondés sur des objectifs de préservation des écosystèmes, de réduction de l’empreinte carbone et de valorisation du vivant en ville.

Les habitants sont invités à faire preuve de patience et de confiance : comme chaque année, la Ville procédera à l’entretien de ses parcelles et de ses chemins, dans le respect du calendrier établi et des engagements en faveur de la biodiversité. L’organisation est en place, et chaque site sera traité avec soin.