Du 2 au 30 novembre, le hall de l’Hôtel de Ville et d’Agglomération accueillera une exposition sur le camp de Lanniron. Un hommage aux soldats coloniaux français, aux travailleurs étrangers et aux milliers de prisonniers de guerre qui ont vécu sur ce site.

Dès le 19 juin 1940 dans l’après-midi, les premières troupes allemandes occupent la ville. L’ordre est bientôt donné de constituer prisonniers tous les militaires. A Quimper, trois sites sont réquisitionnés, mais ils ne peuvent accueillir que 3 000 hommes. Rapidement ces espaces vont être submergés par une foule de près de 6 000 militaires prisonniers. Les autorités d'occupation décident, en août 1940, la construction d'un nouveau camp de prisonniers de guerre : le Front stalag 135. Il sera installé en périphérie de Quimper, sur le territoire de l’ancienne commune d’Ergué-Armel dans une clairière entourée de bois, sur la rive gauche de l'Odet : le camp de Lanniron est né. Les soldats des trois armes y seront retenus (Terre, Marine, Air) et notamment des soldats issus des troupes coloniales. Le camp, achevé en septembre 1940, comprend une cinquantaine de barraques abritant les prisonniers. A partir de janvier 1942, la plupart des hommes issue des troupes de la métropole sont envoyés en Allemagne. A cette époque, sur place, il ne reste plus que les troupes d’origines nord-africaine, sénégalaise et indochinoise, main d’œuvre exploitée sur les chantiers de l’organisation Todt et du mur de l’Atlantique. A la Libération, le camp de Lanniron devient le camp de prisonniers de guerre allemands, n° 114. Près de 4 000 soldats du Reich y sont détenus en 1945. Le camp est définitivement fermé au cours de l’année 1946.

Une exposition illustrée pour faire vivre le souvenir

Si rien ne subsiste sur place du camp, une stèle en l’honneur des prisonniers a été érigée sur le site et il est important de rappeler l’histoire de ces hommes, main-d'œuvre étrangère, exploités et souvent méprisés.

C’est pourquoi la ville de Quimper – en collaboration avec l’Office national des combattants et des victimes de guerre (ONACVG) - affirme sa volonté de faire vivre le souvenir des quelques 8 000 soldats coloniaux français et des milliers de prisonniers allemands qui ont vécu sur ce camp ou qui y ont été administrativement rattachés par les différents commandos de travail qui en dépendaient.

Elle propose une exposition sur le thème du camp de Lanniron, gratuite et ouverte à tous, du 2 au 30 novembre, dans le hall de l’Hôtel de Ville et d’Agglomération. Cette exposition est composée de panneaux qui présentent l’histoire du camp et la vie quotidienne sur place. Elle est complétée par une balade illustrée en grands formats, au travers des illustrations et planches réalisées par Jean-Claude Fournier (au dessin) et Kris (au scénario) où ils emportent le lecteur au cœur de la Seconde Guerre mondiale. L’exposition sera également enrichie par des objets datant de la Seconde Guerre mondiale, prêtés par des collectionneurs.