« Depuis septembre, on y passe beaucoup de week-ends ! » Douze rendez-vous sont programmés hors temps scolaire. Leur assiduité épate les enseignants.
Tous mesurent la chance qu’ils ont de mettre leur technique en pratique dans des conditions idéales. L’idée de départ d’Ekaterina Ogorodnikova Larvor, professeur d’art dramatique du CMAD : quel meilleur moyen pour des acteurs de progresser que de jouer devant une caméra ? Plutôt que de faire appel à des professionnels, elle se tourne vers les lycéens option cinéma.
Mais avant, ses onze comédiens ont dû écrire, en s’inspirant du roman d’Irène Frain Le Nabab, pour le texte d’une pièce programmée le 2 juin. Cassandre et Manon, très concentrées, glissent quelques mots entre deux scènes. « On a découvert la culture de l’Inde du XVIIIe siècle, l’histoire incroyable de ce marin. On crée des ambiances, on s’investit énormément, c’est intensif ! Ekatarina Ogorodnikova Larvor nous laisse une grande autonomie. »
« Je ne pensais pas que ce projet prendrait de telles proportions, reconnaît cette dernière dans un grand sourire. Leur progression est incroyable, le regard extérieur les amène sans cesse à des remises en question, un vrai sens surgit ! »
Deux élèves de terminale de Sainte-Thérèse épaulent une douzaine d’élèves de première, chargés du court métrage. Ils captent ce qui se passe sur scène pour, à leur tour, raconter une histoire, avec là aussi, une grande liberté artistique. « On se concerte beaucoup avec les acteurs, soulignent Aymeric et Hélèna. On échange des idées en dehors des rencontres. »
« Ils se sont emparés du projet à bras le corps, se réjouit Éric Rulliat, enseignant. Nous encadrons sans diriger. Ils prennent des initiatives. Les voir ainsi en action, c’est le bonheur ! »
Il fallait une musique : quatre élèves de la classe d’écriture et de composition musicale du CMAD s’y sont mis avec enthousiasme. « Je les pousse dans leur singularité », commente Hervé Lesvenan.« C’est ma première “commande”, j’adore les musiques de film, sourit Camille. Je mélange de l’électronique pour les sons indiens… et la musique bretonne, je joue de la batterie et de la bombarde. »
Tous les adultes portent une attention bienveillante à ces jeunes avides de se dépasser et se réjouissent de voir la richesse des liens créés.
Cette expérience à la croisée des disciplines ouvre aussi le regard des structures les uns sur les autres. L’association Gros Plan est également partenaire et les régisseurs des Polarité[s] interviennent pour l’enregistrement de la musique, au Novomax : on est vraiment ici dans un rayonnement partagé des établissements au profit du projet culturel du territoire.
Dimanche 18 mars à 16h30, cinéma Quai Dupleix, projection au grand public du court métrage Entre terre et mer puis temps d’échange entre les élèves et les spectateurs. À 17h15, présentation et projection du film Lost City of Z.