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Histoire du carré militaire du cimetière Saint-Marc

Histoire du carré militaire du cimetière Saint-Marc

Histoire du carré militaire du cimetière Saint-Marc Le carré militaire du cimetière Saint-Marc.Photo : Jean-Jacques Banide
Le 31/10/2014 • Mis à jour le 31/10/2014 | 14h57

En cette année du centenaire de la Grande Guerre, la ville de Quimper a entrepris d’importants travaux de restauration du carré militaire du cimetière Saint-Marc.

Dans cet espace reposent les dépouilles de 119 soldats français de la Grande Guerre, de cinq militaires de la Seconde Guerre mondiale et d’un tué en Indochine, tous « Morts pour la France ».

Origine du carré militaire

On se souvient qu’en mars 1877, le ministère de la Guerre désigna Quimper pour abriter de manière permanente l’état-major, le dépôt d’instruction et les effectifs de deux bataillons du 118e régiment d’infanterie de ligne.

Chaque année, cinq à six soldats décédaient de maladies. La question d’un lieu de sépulture pour ces soldats fut bientôt posée par les autorités militaires. Les hommes décédés à l’hôpital étaient jusqu’alors inhumés au cimetière Saint-Joseph. Son encombrement ne permit pas d’y détacher l’espace nécessaire à la création d’une nécropole militaire. Aussi, le 17 février 1892, le conseil municipal concédait-il au commandement militaire une douzaine de tombes dans le carré n° 30 du cimetière Saint-Marc.

Le monument Pro patria du cimetière Saint-MarcVoir l'image en grand Le monument Pro patria du cimetière Saint-Marc, déplace place de la Tour d'Auvergne vers 1951.En 1909, le comité local du Souvenir français obtint de la commune une concession de terrain à proximité des tombes militaires pour y ériger un monument à la mémoire des « Morts pour la patrie ». Ce monument représentait un fusilier marin de la guerre de 1870. Il fut complété en 1923 par un fronton qui visait à en parfaire l’harmonieux aspect, mais son poids excessif et les ébranlements dus aux passages des trains minèrent les fondations du monument.

Vers 1951, menaçant de s’effondrer, le « Pro Patria » fut installé sur la place de La Tour d’Auvergne où l’on peut toujours le voir.

Le carré militaire : le poids de la Grande guerre

La ville de Quimper, bien qu’éloignée du front des opérations, eut rapidement à supporter les conséquences sanitaires du conflit. Dès le mois d’août 1914, plusieurs hôpitaux de campagne et auxiliaires dépendant du 11e corps d’armée y furent déployés. Les blessés affluèrent, convoyés par des trains sanitaires. Le 27 août 1914, un premier convoi de 500 blessés entrait en gare de Quimper.

L’École normale d’institutrices abrita les 140 lits de l’hôpital n°23. L’hôpital n° 20 installé dans les murs du lycée de La Tour d’Auvergne pouvait recevoir 201 blessés. Au Likès (hôpital n°63), 300 lits étaient disponibles.

À Saint-Yves, l’hôpital n° 30 pouvait accueillir 190 militaires. L’hôpital n° 28 prit ses quartiers dans les bâtiments de La Retraite, rue des Réguaires (71 lits). Rue Verdelet, le Petit Séminaire (aujourd’hui immeuble municipal de La Retraite), cédait la place à un hôpital auxiliaire de 50 lits. Enfin, à Saint-Anne, l’hôpital n° 29, rue des Douves (actuel conservatoire de musique), pouvait prendre en charge une centaine de blessés.

Entre le 2 août 1914 et le 24 octobre 1919, 221 soldats décédèrent dans ces hôpitaux des suites de leurs blessures de guerre. Ils eurent droit à la sépulture perpétuelle accordée, aux frais de l’État à la suite du décret du 25 septembre 1920, aux soldats et marins « Morts pour la France » ainsi qu’aux militaires alliés (un soldat belge) et à ceux des armées allemandes (un soldat allemand : August Metz). Les tombes étaient réparties entre les cimetières de la commune : à Saint-Marc (111 tombes), à Saint-Joseph (108 sépultures) et Saint-Louis (2 tombes).

Dès 1915, une association « L’œuvre des tombes militaires de la place de Quimper » se donna pour mission d’entretenir et d’orner les sépultures des militaires tombés au champ d’honneur. Le 8 novembre 1921, le conseil municipal décidait de regrouper les tombes dans un carré homogène à Saint-Marc, afin que les soldats reposent ensemble dans la mort, sans distinction de grade, d’origine et de rang social.

Il fallut attendre le 17 avril 1936 pour que le ministre des Pensions autorise enfin le regroupement. L’exhumation des morts débuta le 15 septembre 1937. Diverses complications en avaient retardé l’accomplissement (présence dans le périmètre de tombes de civils et de militaires n’ayant pas le droit à la sépulture perpétuelle).

Par la suite, un grand nombre de ces militaires, originaires d’autres régions, furent réclamés par les familles et transférés dans d’autres cimetières.