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Musée : une lettre de Picasso à Max Jacob à découvrir jusqu’au 21 septembre

Musée : une lettre de Picasso à Max Jacob à découvrir jusqu’au 21 septembre

Musée : une lettre de Picasso à Max Jacob à découvrir jusqu’au 21 septembre Musée : une lettre de Picasso à Max Jacob à découvrir jusqu’au 21 septembre.Photo : Pascal Pérennec
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Le 15/09/2014 • Mis à jour le 15/09/2014 | 09h22

Une lettre de Picasso à Max Jacob, datée du 1er mai 1903, est exposée pour la première fois au public, au musée des beaux-arts jusqu'au 21 septembre.

Ce document exceptionnel, issu d’une collection privée, est généreusement prêté à la ville de Quimper pour les Journées du Patrimoine.

Cette lettre met en lumière la profonde amitié qui liait le poète quimpérois à l’artiste andalou. « Nous étions aussi enfants perdus l’un que l’autre » (Max Jacob, 1927, « Souvenirs sur Picasso contés par Max Jacob »).

Le visiteur plonge ainsi dans l’intimité de deux hommes dont la rencontre fut capitale pour l’histoire de l’art.

Max Jacob invite Picasso à loger dans sa chambre parisienne de l’hôtel Voltaire. « C’est Max Jacob qui l’a soutenu, encouragé, aidé, quand tout jeune, Picasso connaissait une profonde détresse », raconte Fernande Olivier, compagne de Picasso entre 1904 et 1912.

Grâce à la vente d’un pastel début 1903, Picasso paie son voyage de retour vers Barcelone. Les deux hommes échangent alors régulièrement une correspondance dont on garde peu de traces.

« Nous nous écrivîmes : il m’envoyait des dessins que la misère m’a forcé souvent de vendre pour manger ou pour me coucher. Il commençait de bien écrire le français ; un graphologue de comptoir m’a dit un jour qu’il avait l’écriture d’un lion. Il avait alors une tendance vers Puvis de Chavannes dans ses dessins. Je pense qu’il repartit au début de l’année 1903 et ne revint qu’en 1904 » (Max Jacob, 1927).

A peine une dizaine de lettres de Picasso à Max Jacob ont été localisées, ce qui ne fait que souligner la rareté du document présenté au musée.

Cet échange épistolaire est une relique émouvante qui témoigne de la spontanéité des sentiments et de l’intimité des débuts. Relation de maître à élève ? Mais qui est l’élève ? Qui est le maître ? On voit plutôt poindre une complicité humaine et artistique entre ces deux êtres.

Enfin, la lettre est un document inestimable sur le style nouveau développé par Picasso entre 1901 et 1904, la « période bleue », qui n’avait pas encore la faveur du public.

Les dessins griffonnés sur le papier nous plongent dans les arcanes de la création d’œuvres majeures comme La Vie, L’Etreinte, Pauvre couple dans un café, Le Repas frugal

Plus étonnant encore, le croquis de la femme aux mains tendues entourées par un enfant, un veau et un bœuf est sans doute une étude d’une peinture que Picasso a par la suite abandonnée. Il a peint par-dessus le chef d’œuvre Le Vieux guitariste.

En cette année de commémoration du soixante-dixième anniversaire de la disparition de Max Jacob au camp de Drancy, le musée des beaux-arts de Quimper invite à la découverte d’une lettre presque sacrée, relique d’une amitié qui a révolutionné l’art du XXe siècle.

Informations pratiques

  • Musée des beaux-arts - 40, place Saint-Corentin - 29000 Quimper - 02 98 95 45 20 - musee@mairie-quimper.fr

    Ouvert tous les jours de 9h30 à 12h et de 14h à 18h sauf le mardi