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Une lutte constante contre les phénomènes de crues et d’inondations à Quimper

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Une lutte constante contre les phénomènes de crues et d’inondations à Quimper

Une lutte constante contre les phénomènes de crues et d’inondations à Quimper Crue - Odet et Steir - 24 décembre 2013 (16)
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Le 20/01/2014 • Mis à jour le 20/01/2014 | 12h42

Depuis près de 20 ans, la ville de Quimper, ainsi que le Sivalodet, depuis 1997, qui intervient sur l’ensemble du bassin-versant de l’Odet, se sont engagés dans de lourdes études et travaux pour réduire les risques liés aux phénomènes de crues qui impactent Quimper et son agglomération.

De nombreux travaux et services ont été développés par la ville de Quimper tandis que le Sivalodet, de par ses compétences, travaille actuellement sur un programme d’action, le PAPI II de l’Odet, qui vise à œuvrer en amont à et de façon globale sur la problématique des inondations à Quimper.

1. Les trois axes prioritaires de l’action de notre collectivité depuis 1995

Suite aux inondations de 1995, la Ville de Quimper a lancé une réflexion autour des trois axes prioritaires que sont l’information et la sensibilisation préventive des citoyens, la gestion de la crise et les mesures de sauvegarde de la population, et enfin les travaux de protection sur le territoire communal, travaux qui se sont étalés depuis 1996.

  • Le renforcement de l’information et de la sensibilisation des habitants de Quimper

Depuis 2009, la Mission Prévention Tranquillité Sécurité est chargée de coordonner le dispositif d’alerte info crue. En 2010, la Ville a décidé de refondre l’ensemble du dispositif d’alerte.

Ce dispositif s’adresse aux propriétaires ou locataires de logements, maisons ou locaux commerciaux se situant dans un secteur soumis aux débordements de l’Odet ou du Steir et aux effets de la marée. Il permet d’être prévenu par téléphone en cas de crue imminente ou d’un événement de marée. Des tests fréquents sont effectués et montrent que les habitants et commerçants sont très réactifs aux alertes.

Le site Internet possède une rubrique dédiée qui permet aux citoyens de recueillir un maximum d’informations sur la conduite à tenir et les moyens à leurs dispositions pour faire face à de possibles inondations.

En novembre 2013, la ville de Quimper s’est associée à l’Université de Montpellier pour mener une campagne de diagnostic de réduction de vulnérabilité au sein du centre-ville de Quimper. Cette étude dont les conclusions seront rendues publiques prochainement a permis aux commerces et habitants du centre-ville de bénéficier d’un diagnostic gratuit. De nombreux conseils techniques ont été donnés afin d’adapter logements et commerces : pose de bâtardeaux, surélévation des installations électriques critiques, clapets anti-retour, etc.

  • Les actions mises en œuvre par Quimper dans la prévision des crues et leurs gestions

Le Plan Communal de Sauvegarde est un outil à l'usage des élus et du personnel municipal offrant une stratégie communale globale face aux risques. Celui-ci a été refondu en 2009 pour améliorer la capacité de réaction des services de la Ville à intervenir et coordonner ses actions.

Quelle que soit la nature de la crise, le PCS a pour objectif de prévoir, organiser et structurer les mesures à prendre et les moyens à mettre en œuvre face à un danger pour la sécurité civile (information, diffusion de l'alerte, protection de la population et des biens exposés, etc., mise en place des plans de déviations automobiles et gestion de la circulation) ;

À la différence des plans d'urgence élaborés par l'État (plan Orsec) qui ont vocation de secours aux victimes une fois la crise engagée, le PCS est axé sur des mesures préventives de sauvegarde des personnes et des biens. Le PCS est élaboré à l'initiative et sous la responsabilité du maire et en relation avec la sécurité civile, les services de l’État, le service de prévention des crues et la police nationale.

  • En 1996, la Ville de Quimper débute la mise en œuvre de travaux de protection

La crue de 1995 avait fait apparaître la nécessité de mener un vaste plan de travaux sur notre ville afin de limiter l’impact, sur l’économie comme sur les habitations, des phénomènes d’inondations.

Établi en partenariat avec les services de l’Etat, ce plan a débuté en 1996 avec la démolition du Pont Firmin. S’en est suivie, jusqu’à la canalisation du Frout l’année dernière, une série de travaux.

Le quartier de l’Hippodrome et de la gare

Aujourd’hui protégé par le PPRI, ce quartier a connu des travaux dès 1996 avec notamment, le déménagement de l’entreprise Armor-Lux et la protection des quartiers sur un linéaire de cours d’eau d’environ 2 km intégrant la création de digues de protection telles que murs, merlons, gabions, aménagements paysagers, ouvrages d'art, création de station de relèvement des eaux pluviales, reprise de réseaux, mise en place d’un bâtardeau, aménagements de voirie, déconstruction et dépollution. Le montant de ces travaux avoisine les 10 millions d’euros.

Le centre-ville et les quais de l’Odet

En parallèle aux travaux sur la zone de l’Hippodrome, les quais de l’Odet et le centre-ville ont aussi connu de nombreux aménagements.

Les chemins de halage, tout comme les quais de l’Odet, ont été progressivement réhabilités. Il s’agissait de conforter et de rehausser la digue existante et de revaloriser les espaces verts du chemin du Halage. Coût de l'opération : 4,25 millions d'euros.

Régulièrement les quais de l’Odet, par tronçon, à l’instar des travaux le long de la place de la Résistance, se voient renforcés afin de garantir la tenue des murs lors de phénomènes de crues.

Au mois d’octobre, après plusieurs mois de travaux, la Ville terminait les travaux de canalisation de Frout afin d’éviter des possibles éboulements ralentissant d’autant l’écoulement des eaux en cas de fortes crues.

L’ensemble de ces travaux s’intègrent dans un schéma global de réduction des risques d’inondations.

Enfin, un Plan de Prévention du Risque Inondation (PPRI) a été élaboré en 1997 puis révisé en 2004 et 2008. Le PPRI de Quimper prévoit des zones interdites à la construction et des zones constructibles sous réserve.

L'objectif est double : le contrôle du développement en zone inondable jusqu'au niveau de la crue de référence et la préservation des champs d'expansion des crues.

Il peut également prescrire ou recommander des dispositions constructives (mise en place de systèmes réduisant la pénétration de l'eau, mise hors d'eau des équipements sensibles) ou des dispositions concernant l'usage du sol (amarrage des citernes ou stockage des flottants). Ces mesures simples, si elles sont appliquées, permettent de réduire considérablement les dommages causés par les crues.

  • Un exemple d’aménagement urbain prenant en compte le risque d’inondations : le Parc Paysager de la Providence et le Cinéville

Le réaménagement de la Providence et la construction d’un complexe cinématographique ont abouti à la fin de l’année 2012. La réalisation de ce lourd chantier démontre la prise en compte du risque d’inondations dans les aménagements urbains de notre cœur de ville.

Ce projet a permis de renforcer l’attractivité du centre-ville tout en réduisant la vulnérabilité du quartier de la Providence. Les travaux d’aménagement urbain ont permis, par la suppression des obstacles (murs d’enceinte de la maison de retraite et bâtiment de skate) un meilleur écoulement des crues du Steir sur la zone. La démolition du Foyer Marguerite Le Maître a permis de diminuer les niveaux d’eau de 8 cm environ pour une crue centennale ou cinquantenale à l’instar de la crue de 2000.

Le relogement des 124 résidents des maisons de retraite et des 48 pensionnaires du centre Marguerite Le Maître présente un avantage considérable en termes de réduction des risques humains et matériels.

Enfin, la réorganisation du parc de stationnement facilite l’évacuation des véhicules et favorise l’écoulement des eaux.

2. Le rôle du Sivalodet dans la lutte contre les inondations

Parmi les nombreux rôles du SIVALODET, figure la lutte contre les inondations, car la Ville de Quimper est située sur une zone de forts risques. Les récentes crues nous rappellent la nécessité de définir et de mettre en œuvre toute la gamme de solutions possibles pour réduire au maximum ces risques.

  • La solidarité entre Quimper, bassin de vie, et l’ensemble des communes de l’amont est primordiale

En 2000-2001, les inondations sur le Finistère ont coûté 70 millions d’euros. Elles ont contraint des entreprises à se relocaliser. Aujourd’hui, une crue cinquantennale occasionnerait pour la seule commune de Quimper 65 millions d’euros de dommages.

Aujourd’hui, 2400 logements sont concernés, 600 entreprises impactées et des activités sensibles comme la présence d’une crèche le sont également. Enfin, des risques matériels et humains, que les habitants concernés ne cessent de rappeler, sont à prendre en considération, en soulignant le stress occasionné dans leur organisation au quotidien et dans la gestion des crises.

Quimper, bassin de vie et d’emploi de la Cornouaille a déjà réalisé de nombreux travaux sur son territoire communal.

Comme le soulignent les services de l’État, le récent classement du secteur de Quimper dans la liste des territoires à Risques Importants d’Inondations (TRI) démontre la nécessité de prendre compte l’intérêt général pour permettre aux territoires exposés de trouver le juste équilibre entre développement et gestion du danger.

Il s’agit donc d’arriver à terme à une solution rationnelle et solidaire entre les communes de l’estuaire, à l’instar de Quimper, qui sont les plus impactées par les phénomènes de crues et les communes de l’amont de l’Odet et du Steïr.

  • L’étude de protection contre les crues du Steïr et de l’Odet

Le Sivalodet, accompagné par les ingénieurs de la société nantaise EGIS et des chercheurs des services de l’Etat, ont donc travaillé à une étude globale.

Il s'agit de réduire ces dommages, en limitant l'urbanisation des zones inondables, en améliorant la protection des zones inondables déjà urbanisées, en utilisant de façon optimale les champs d'expansion des crues, et en recherchant une meilleure maîtrise du ruissellement.

Les travaux de protection ne sont qu'une composante de la gestion du risque, qui nécessite une prise en compte accrue de la prévention (culture du risque) et de la prévision (annonce des crues), sans oublier les solutions rurales et urbaines en amont, pour limiter le ruissellement et l'occurrence des petites crues.

Dans ce cadre, plusieurs scénarii ont été élaborés afin de prendre en compte les avis et demandes de l’ensemble des partenaires, des associations aux élus locaux.

À la fin de l’été dernier, après études et analyses, les scenarii ont été présentés aux différentes associations, élus et professionnels.

Les solutions les plus douces en matière de protection contre les crues ont été testées les premières : talus, petites digues, ouvrages de ralentissement de petites tailles… Les études montrent un faible rôle du parcellaire agricole dans les fortes inondations observées à Quimper.

Toutefois il contribue à d‘autres objectifs, que ce soit en matière de qualité d‘eau, de biodiversité, de protection des cultures et des animaux. C‘est pourquoi, malgré le rôle limité vis-à-vis des inondations, les actions de reconstruction du bocage et de protection des milieux sensibles comme les zones humides sont indispensables.

Le Sivalodet s‘y emploie depuis maintenant de nombreuses années, et poursuivra ces opérations. Le scénario des petites retenues présente des résultats intéressants et à ce stade, les hypothèses testées se rapprochent de l‘objectif à atteindre.

Comme cela a été répété, nous travaillons pour les cent ans à venir. Cela demande progressivité, partage, rapprochements de points de vue… pour la recherche de l’intérêt général.

Il faut encore l’améliorer et préciser le scénario qui sera retenu, pour parvenir à un projet viable et accepté de chacun.

Plusieurs axes ressortent de la concertation menée par le Sivalodet : examiner le potentiel de stockage sur le Jet et voir si cela permet de diminuer la concentration des ouvrages sur les autres secteurs, améliorer encore l‘existant dans Quimper sur le Steïr, coupler les ouvrages avec les ponts et routes existantes pour limiter les effets sur le paysage, se projeter avec les effets du réchauffement climatique sur la montée des eaux et l‘impact des marées...

Ces questions seront prises en compte pour l’élaboration des prochains scénarios qui seront soumis à la concertation.

Le choix du scénario final n’interviendra qu’au cours de l’année 2014 ou 2015.