Garantir à tous les enfants un égal accès au service public de l’éducation est une priorité pour la ville de Quimper. Cela se traduit très concrètement par la mise en accessibilité des écoles primaires publiques. D’importants travaux viennent d’être réalisés, d’autres sont en cours pour que les élèves en situation de handicap soient accueillis dans les meilleures conditions possibles.

La loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées pose le principe de l’accessibilité de tout à tous.

Elle prévoit cette mise en accessibilité des bâtiments publics au plus tard le 1er janvier 2015. La ville de Quimper a réalisé un diagnostic des 39 écoles publiques de son territoire.

En concertation avec les associations représentant les personnes en situation de handicap, dans le cadre de la commission communale pour l’accessibilité, des travaux ont été programmés.

Au bénéfice de tous

« Quelles que soient leurs différences, les jeunes Quimpérois doivent pouvoir fréquenter une école proche de leur domicile, déclare Denise Cariou, adjointe chargée de l’enfance et des affaires scolaires. Les handicaps de toute nature sont pris en compte, qu’ils soient moteur, visuel, auditif, intellectuel ou psychique, etc. Au-delà du handicap, nous savons que l’accessibilité est utile à tous : elle apporte davantage de confort aux enfants mais aussi aux personnels et parents. » Les écoles publiques quimpéroises accueillent 3 658 élèves, dont une centaine en situation de handicap.

C’est la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) qui précise dans quel cadre un enfant doit être scolarisé (milieu ordinaire ou autre) et qui décide de l’attribution d’un Auxiliaire de vie scolaire (AVS). Les AVS, nommés par l’Éducation nationale, accompagnent et aident l’enfant sur le temps scolaire et parfois périscolaire.

Les enseignants prennent également en compte la situation particulière de chaque enfant. En fonction de la nature du handicap, les services municipaux peuvent réaliser des aménagements spécifiques.

5,2 millions d’euros

L’engagement de la Ville en faveur de la mise en accessibilité se traduit par un investissement de 5,2 millions d’euros – en dehors des écoles Frédéric-Le Guyader et Stang Ar C’Hoat qui ont fait l’objet d’une restructuration plus globale. Cela s’ajoute aux 600 000 euros d’entretien annuel courant.

« Il n’est pas toujours simple de rendre accessibles des bâtiments du siècle dernier, ni certaines écoles à plusieurs niveaux, dans lesquelles le dénivelé du terrain est important, commente Denise Cariou. Les travaux, en particulier pendant la période scolaire, ont certes contraignants. Mais nous faisons en sorte de limiter les nuisances et toutes les conditions de sécurité sont mises en oeuvre. »

Sur les chantiers et à proximité, les espaces sont bien délimités (palissades, grillage…). Des accès et des circulations sont modifi és de manière temporaire. Les écoles entrent dans la catégorie d’Établissements recevant du public (ERP).

La ville de Quimper a délégué la maîtrise d’ouvrage pour certains sites (bâtiment ERP des catégories 1 à 4) à la Société d’aménagement du Finistère (SAFI). Celle-ci assure la coordination des travaux sous le contrôle de la Ville. Les autres établissements (5e catégorie) sont gérés par la direction des bâtiments. L’accessibilité des établissements n’est pas isolée de l’accessibilité pensée dans son ensemble.

Ainsi les abords des établissements sont-ils également concernés : la voirie pour garantir la sécurité, faciliter l’entrée et le stationnement, délimiter des places réservées (récemment à Kergoat ar Lez, à Kervilien), etc.

Le Projet transports s’inscrit dans cette dynamique (bus aménagés, places réservées aux personnes en fauteuil roulant, trottoirs surélevés aux points d’arrêt…).

De nombreux aménagements

Quels sont les travaux le plus souvent réalisés ? Au quotidien la Ville effectue, lorsque cela est possible, des aménagements ponctuels. Par exemple en déménageant au rez-de-chaussée une classe qui était à l’étage, lorsqu’un élève se retrouve en fauteuil roulant.

Le personnel enseignant s’adapte au mieux, de même les agents municipaux des temps périscolaires et de la restauration, afin de faciliter autant que possible les déplacements.

La mise aux normes passe également par la pose de rampes d’accès, comme à Ferdinand-Buisson, ou encore à Kervilien pour accéder au restaurant scolaire. À Kervilien aussi, en partie haute des escaliers, on trouve des bandes podotactiles (munies de picots) d’appel à la vigilance et les marches sont oranges avec un nez mauve.

Beaucoup de couleurs

Les contrastes de couleur des peintures et revêtements sont bien marqués entre sol, murs et plafonds, sur les première et dernière contremarches, de même dans les toilettes entre cuvette et lunette.

Le repérage global dans les bâtiments est facilité grâce à une signalétique adaptée et des bandes de guidage, c’est le cas à Jacques-Prévert. De nombreuses portes d’accès sont élargies.

Les commandes électriques et poignées de portes sont situées entre 0,90 et 1,30 m de hauteur. Dans les locaux où des personnes malentendantes peuvent se retrouver seules (sanitaires…) est mis en place un flash lumineux en complément de l’alarme incendie.

Beaucoup de sanitaires sont revus : plus pratiques, plus colorés, plus accueillants, cela est très positif pour l’ensemble des enfants. Ainsi à Kergoat Ar Lez, où se côtoient le vert, le jaune et le mauve. À Ferdinand-Buisson, de grands carreaux orange et beiges ornent les toilettes côté garçons.

En cas de nécessité, des ascenseurs sont installés, qui diffusent des messages sonores aux différents niveaux : c’est le cas à Frédéric-Le Guyader, c’est en cours à l’extérieur de l’école Léon-Goraguer et à l’intérieur de l’école Jules-Ferry.

Dans cette dernière, les travaux sont intégrés plus largement dans un projet de restructuration du site, la cour sera également réaménagée.