Il est 5h45, l’alerte inondation vient d’être lancée par la préfecture. Les deux principales rivières de Quimper, l’Odet et le Steir sont en fortes crues. Les eaux commencent à inonder les rues de l’hypercentre.
Des élus quimpérois, dont le maire Ludovic Jolivet, des directeurs et responsables de services affectés à la cellule de crise, se retrouvent quelques dizaines de minutes plus tard dans une salle de la mairie, place Saint-Corentin. Un PC de sécurité est établi : il centralise les informations et active les interventions sur le terrain.
Ceci n’est bien entendu qu’une simulation en temps réel d’une inondation majeure de la ville. L’exercice est inédit, car il n’a jamais été réalisé au sein de la mairie ces 20 dernières années. Le pire des scénarios a été imaginé afin de tester la réactivité et l’organisation des services municipaux et des élus.
Les deux cartes affichées au mur l’attestent : une bonne partie du centre-ville est impactée.
Le PC crise est installé à l'Hôtel de Ville, autour de la table élus et techniciens. La pièce est plongée dans le noir pour simuler une panne électrique.Photo : Jean-Jacques Banide
« Tous les élus ont-ils été prévenus ? ll faut être sur le terrain et au plus près de la population », s’inquiète André Guénégan, adjoint au maire qui a lancé l’exercice et donne le ton de la simulation. Valérie Postic, conseillère municipale déléguée à la tranquillité publique, aux relations avec la police et la justice rappelle, document à la main, la liste des actions à mener et pointe celles déjà engagées.
« Coupure d’électricité générale, les réseaux électriques et de téléphone ont sauté, annonce Arnaud Fauré, technicien risques majeurs de la Ville et animateur de l’exercice. Vous n’avez plus de téléphones fixes et portables. Seuls les ordinateurs sur batterie fonctionnent. » Pour être au plus près des conditions réelles, les lumières sont éteintes.
Les événements se succèdent : des personnes sont à évacuer, un cas de vandalisme de magasin est signalé, des riverains demandent des sacs de sable. Pour chaque nouvelle alerte, la pertinence de la réponse apportée est étudiée. Les points d’amélioration sont relevés.
Tout est consigné par Pauline Dagorn, directrice de l’action sociale et de la tranquillité publique et coordinatrice de la simulation. L’exercice est également évalué par Laure Champeaux, lieutenant du Service départemental d’incendie et de secours (Sdis).
L’exercice est également évalué par Laure Champeaux, lieutenant du Service départemental d’incendie et de secours (Sdis).Photo : Jean-Jacques Banide
La simulation prend fin après 4 heures d’exercice. Un bilan sera effectué par les services de la Ville et par le Sdis afin de compléter le protocole de gestion des inondations.
« Des améliorations sur la logistique sont à apporter, mais globalement cet exercice est positif, souligne Ludovic Jolivet, maire de Quimper. L’idéal est de mettre en place une réunion de crise dès qu’il y a une alerte, car il faut anticiper. Nous devons travailler sur l’accueil des personnes et envisager de déplacer le PC de crise pour ne pas être impacté par les coupures de courant notamment. »