• Brezhoneg
  • Brezhoneg

À l’écoute des enfants

À l’écoute des enfants

À l’écoute des enfants Mag+94 article "A l'école des enfants"
Le 22/09/2021 • Mis à jour le 22/09/2021 | 17h05

En cette rentrée, plus de 3 000 enfants prennent le chemin des écoles publiques quimpéroises, tels Jade qui entre en CM1 et Elouan qui expérimente la petite section. Au quotidien, dans leurs apprentissages et durant les temps périscolaires, ils sont accompagnés par près de 300 agents municipaux, aux compétences reconnues et appréciées et ils disposent de matériel moderne. En effet, la Ville met tout en œuvre pour une école bienveillante envers tous et tournée vers l’avenir. Qu’en pensent Jade et Elouan ?

« Moi, je la connais bien, mon école ! » Jade* fait la fière en donnant la main à Elouan. Dès ses deux ans, son frère avait déjà hâte d’y aller. Ainsi, au mois de mars, ses parents se sont rendus à l’accueil central de l’hôtel de ville pour l’inscrire dans l’école se trouvant dans le périmètre de rattachement de leur domicile. Puis le directeur de l’école lui a fait visiter les locaux. Comme Elouan avait moins de trois ans, il n’était pas sûr d’avoir une place… Mais au final, si !

« Je veux aller à la garderie ! »

Les premiers jours de septembre se passent sans souci pour Elouan. S’il a rapidement identifié sa maîtresse (et pourtant, elle a un masque !), cela a aussi été le cas pour son Atsem (Agent Territorial Spécialisé en École Maternelle). Les 51 Atsem, présents aussi en classe auprès des enseignants, constituent de précieux repères pour les jeunes enfants, qui ont besoin de sécurité physique et affective. Certains arrivent dès 7 h 30, d’autres travaillent jusqu’à 19 h. Avec les animateurs et les agents de service et de restauration, ils participent à la mise en œuvre du projet éducatif enfance.

« Je veux aussi aller à la garderie ! », réclame Elouan en voyant sa sœur y rester après 16 h 30. « Quand tu seras grand, tu verras, on y fait des tas de choses ! raconte Jade. D’abord, c’est super pratique pour les leçons à apprendre ! Quand j’ai besoin, je demande qu’on m’aide, et c’est calme. » Depuis 2020, l’accompagnement aux devoirs est proposé du CP au CM2, une demi-heure après la classe, et assuré par des enseignants, animateurs ou Accompagnant des élèves en situation de handicap (AESH).

« On va avoir des cabanes »

« Comme ça après, je peux faire des activités, poursuit-elle. Et cette année, on nous a dit qu’on pourrait aller dans l’atelier bois, l’année dernière certains ont construit des petits meubles. » D’autres équipes périscolaires montent des projets sur six à huit semaines autour du graph, du cinéma, de l’environnement… parfois avec des partenaires, en s’appuyant sur les besoins exprimés par les enfants. La municipalité les accompagne par un ambitieux plan de formation, axé cette année sur les thématiques de Ville amie des enfants (voir l’encadré), l’éducation au goût, la relaxation mais aussi la lutte contre les violences.

« Ou alors, je vais jouer dehors. Il paraît qu’on va avoir de nouveaux arbres dans la cour, et peut-être même des cabanes ! » En effet, la Ville a un programme de végétalisation et de réaménagement de cours d’école, cela a démarré en février à Kerjestin : ateliers de réflexion, de concertation, de réalisation, puis sensibilisation au vivant… Là comme ailleurs, elle s’appuie sur les enjeux du « faire ensemble », de la coconstruction : les parents sont régulièrement sollicités pour participer aux activités, l’éducation est perçue en tant que responsabilité collective, partagée.

« Les repas à thème, c’est la fête ! »

« Et pourquoi tu ne resterais pas à la cantine, Elouan ? C’est bon et on nous apprend à goûter de tout ! Et à ne pas gaspiller : parfois, on pèse ce qu’on n’a pas mangé et on voit qu’il en reste beaucoup trop, alors on apprend à bien se servir. Tu verras, à table tu es toujours avec les mêmes copains. Et quand on a des repas à thème, là c’est la fête ! » Les enfants sont sensibilisés au tri (des composteurs sont en place dans certaines écoles) et il semble que cela fonctionne bien : il leur arrive de donner des conseils à leurs parents sur ce sujet… Les 56 agents de service et d’entretien sont acteurs de cette dynamique, avec depuis un an et demi de fortes préoccupations d’éducation sanitaire.

« Cette année, explique Jade, à la récré je ne peux pas jouer avec Mathilde, elle est partie dans une autre école, dans une classe Ulis. Sa maman m’a dit qu’elle se plait bien. » Trois établissements quimpérois ont des classes Ulis (Unités localisées pour l’inclusion scolaire), qui accueillent des enfants souffrant de troubles des fonctions cognitives et participent aux activités organisées dans d’autres classes. Certains ont à leurs côtés un AESH, qui est désormais agent de la Ville sur les temps périscolaires.

« On a une tablette géante »

La politique de la Ville est structurée autour de l’accueil de tous les enfants avec leurs différences, et des familles en difficulté, et s’appuie sur des partenaires : l’Éducation nationale bien sûr, ainsi que le Centre départemental d’action sociale et le Réseau d’aides spécialisées aux élèves en difficulté (Rased). À Kermoysan, le Dispositif de réussite éducative met à disposition des professionnels dans les écoles du Réseau d’éducation prioritaire.

« Aujourd’hui, on a travaillé avec l’ENI, se vante Jade (ENI : Équipement numérique interactif.) Eh oui, cette année, on a une tablette géante au mur de la classe ! J’ai pu aller avec mon doigt écrire dessus pour répondre à l’exercice de maths, au début j’avais un peu peur mais c’est facile ! » La Ville investit régulièrement dans du matériel de qualité : toutes les classes élémentaires sont équipées de Vidéoprojecteurs interactifs (VPI) qui permettent à l’enseignant de relier son ordinateur à un grand écran. Des écoles ont fait le choix d’avoir une salle d’informatique, d’autres ont un ensemble d’ordinateurs portables qui vont d’une classe à l’autre.

« Et moi, je sais dire “trugarez” et “kenavo”, s’exclame Elouan, pas peu fier d’apprendre cela à sa sœur. Il est dans l’une des trois écoles proposant des classes bilingues et s’amuse de ces nouveaux mots. En breton comme en français, les agents municipaux assurent la continuité de l’accueil des enfants et sont attentifs à leurs besoins.

En quelques chiffres

À la rentrée 2020, on comptait à Quimper :

  • 20 écoles publiques (17 groupes scolaires et 3 maternelles isolées)
  • 149 classes (dont 53 maternelles)
  • 3 208 élèves (dont 1 156 en maternelle et 2 052 en élémentaire).
  • 3 classes Ulis
  • 3 écoles accueillant une filière bilingue.

Au 1er janvier 2021, la Ville comptait :

  • 51 Agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles (Atsem)
  • 60 animateurs
  • 56 agents de service et d’entretien
  • 130 agents vacataires

1 100 000 € de travaux consacrés chaque année par la Ville aux travaux dans les écoles. Cet été, il y en a eu notamment à Jean Monnet (ventilation) et à Victor Hugo (menuiserie et couverture).

Ville amie des enfants

Quimper veut donner toute leur place aux enfants dans la ville et les responsabiliser. Elle a lancé un plan d’actions transversales dans sa démarche auprès d’Unicef afin d’obtenir le titre de « Ville amie des enfants ». Soucieuse d’assurer le bien-être de chaque enfant à travers une dynamique publique locale favorisant et accompagnant son épanouissement, son respect et son individualité, elle veut également lutter contre l’exclusion et la discrimination, proposer un parcours éducatif de qualité à chacun. Le titre donnera de la visibilité pour promouvoir les droits des enfants, les faire appliquer par la communauté éducative et les faire respecter.

Le projet implique de nombreux services de la ville (éducation, sport, culture…), des partenaires (Maisons pour tous, associations, institutions…) et les habitants. La Ville a choisi s’engager notamment sur les certaines recommandations de l’Unicef : la nutrition, l’égalité filles-garçons, la lutte contre toutes les formes de violences faites aux enfants et aux jeunes. Il est également prévu de faire vivre des espaces pour les associer aux projets de ville et d’accompagner les parents face aux défis de l’adolescence.

Laurence Vignon, adjointe chargée de l’éducation

1) Quels sont vos projets et perspectives pour cette rentrée ?

L’année passée fut difficile. Chacun a assuré ses missions avec professionnalisme et je remercie les équipes. Je souhaite que l’on remette le vivre ensemble au cœur de l’école : continuer les coopérations qui ont vu le jour pendant la crise, faciliter le dialogue et les échanges, travailler autour de ce qui nous est commun, à savoir l’enfant. L’aide aux devoirs se poursuit, le sport se développe, la sensibilisation à la gestion des déchets, la végétalisation… Des activités continuent : relaxation, communication non violente… et d’autres émergent : citoyenneté, « choco philo »… Il nous appartient d’accompagner nos citoyens de demain dans la compréhension du monde, dans sa découverte et dans l’ouverture à l’autre. C’est une année de belles aventures qui s’annonce, avec des projets pleins d’imagination, d’intelligence et de bonheurs.

2) L’école est partie prenante de la vie d’un quartier, comment ?

Je souhaite approfondir les liens avec des structures culturelles et des associations, ouvrir l’école et faire profiter les enfants des richesses de leur quartier, renouer avec les rassemblements, les défis interécoles, associer le conservatoire et les enseignants. Le développement des mobilités douces est en cours.

3) L’inclusion constitue une priorité. Qu’est-ce qui est mis en place pour la favoriser ?

Nous devons accueillir dans les meilleures conditions chaque enfant et lui donner la possibilité de s’épanouir. Pour cela, il faut un accompagnement attentionné et respectueux, nous réfléchissons à l’élaboration d’un parcours pour les enfants en situation de handicap et leurs parents afin de faciliter leur scolarité. La réussite tient aussi à une bonne coordination entre tous les acteurs.