Les dernières acquisitions remarquables

* Voyage en Espagne, Max Jacob, (1926)

- Carnet manuscrit relié

Issue de la collection privée de Gwenn-Aël Bolloré, bibliophile, ce document est important et unique pour les chercheurs qui travaillent sur Max Jacob ou sur son œuvre. Acquis en 2018, le Carnet Max Jacob sera présenté à la prochaine commission du FRAB.

Il s’agit d’un recueil de textes confidentiels et rares dans l’œuvre du poète quimpérois connu pour ses poèmes, méditations, romans et sa correspondance. Il contient un carnet de notes rédigés de la main de Max Jacob. Un document fragile désormais préservé et qui ne peut que susciter l’émotion.

En 1926, Max Jacob voyage en Espagne. Dans ce carnet, d’une écriture hâtive, parfois difficile à déchiffrer, il tient une sorte de journal de voyage. Il donne des conférences à Madrid et Tolède où il se révèle brillant. Max Jacob décrit Bordeaux, Dax, Bayonne, Iroun, la montagne, San Sebastien puis Madrid. Il enregistre ses impressions sur l’architecture, les habitants, relate une scène chez le barbier, inscrit ses dépenses. À Madrid, il décrit la gare, les personnes qu’il rencontre, assiste à la messe et dépeint l’église où elle a lieu. « Madrid, la nuit, est délicieux, plein de Lapin Agile et autres caveaux des halles… », s’en suit une passionnante visite du musée du Prado « avec une toute petite salle pleine de sublimes Greco », puis une comparaison entre l’Italie et l’Espagne.

Ce carnet est composé de 33 feuillets écrits recto-verso à l’encre noire et au crayon, montés sur onglets, y compris la couverture d’origine. L’ensemble est relié.

Voyage en Espagne, Max Jacob

* Ensemble de lettres manuscrites et documents autour de Théophile Malo Corret de La Tour d’Auvergne

Il s’agit des lettres manuscrites du XVIII^ème siècle d’un personnage emblématique de l’histoire finistérienne : Théophile Malo Corret de La Tour d’Auvergne. Elles témoignent d’une époque et de l’engagement d’un homme et constituent une source intéressante pour les historiens.

Théophile Malo Corret de La Tour d’Auvergne (1743-1800), né à Carhaix, a fait ses études au collège des jésuites de Quimper avant d’embrasser une carrière militaire. Démobilisé, il poursuit ses recherches sur les langues celtes et publie Origines gauloises. C’est pour exempter de la réquisition le dernier fils de son ami Le Brigant que La Tour d’Auvergne reprit du service à l’armée du Rhin. Mortellement blessé à Oberhausen (Bavière), il fut proclamé Premier grenadier de la République et inhumé au panthéon.

Parmi ces documents, trois lettres manuscrites sont adressées par La Tour d’Auvergne à son ami Jacques Le Brigant, fondateur de l’Académie celtique, entre 1797 et 1800. Il y est question de son ouvrage, Origines gauloises, paru en 1792.

Deux lettres, également signées de la main de La Tour d’Auvergne abordent des sujets divers, qui font état de sa vie et de son époque, puisqu’il intervient auprès des représentants du Peuple du Finistère, en faveur de sa nièce, inscrite par erreur sur la liste des émigrés.

Trois autres lettres sont écrites par Jacques Le Brigant entre 1798 et 1803, dont l’une à La Tour d’Auvergne.

Les lettres sont accompagnées de divers documents, articles de presse, portraits, reproductions d’estampes, etc., dont une lettre de l’évêque Le Coz évoquant son ami La Tour d’Auvergne.

Acquises en 2016, la médiathèque conserve déjà deux lettres manuscrites de La Tour d’Auvergne, un mémoire manuscrit, « Précis historique concernant le régiment d’Angoumois », ainsi que les éditions originales de ses deux principaux travaux, Origines gauloises et Précis historique sur la ville de Carhaix.

Cette année, d’autres lettres ont été acquises, par exemple d’Armand Du Chatellier sur un tumulus de Penmarch, de Frédéric Le Guyader à propos de la représentation de sa pièce La reine Anne, dont le manuscrit est conservé à la médiathèque, mais aussi de Luzel ou de Paul Sébillot.

* Vieux métiers bretons - manuscrit

Florian Le Roy 1954

Vieux métiers bretons, Florian Le RoyAcquis en 2017, auprès de Bernard Planeix, fils de François Planeix, ce manuscrit rejoint le Fonds manuscrits.

Il s’agit d’une pièce rare et unique, un magnifique ouvrage représentatif du mouvement « Ar Seiz Breur » où un artisan verrier rend hommage à un autre artisan, tisserand. Il est le témoin local d’une époque où la France redécouvrait l’artisanat face à l’industrialisation montante, où le régionalisme apparaissait. L’ensemble est transcrit dans un style décoratif caractéristique de l’époque et ici particulièrement réussi.

Cet ouvrage manuscrit et peint a été réalisé en 1954 par Hubert de Sainte-Marie (1923-1991), maître verrier à Quintin, en hommage à François Planeix (1902-1956) tisserand à Uzel (Côtes d’Armor). L’ouvrage est remarquable par la réalisation des textes (extraits de textes de Florian Le Roy), lettrines et illustrations à la gouache.

François Planeix est né à Asnières en 1902 et mort en mer en 1956. Il arrive en Bretagne avec son père après la Première Guerre. Tous les deux reprennent un atelier de tisserand à Uzel (en Haute-Bretagne). Atelier qui sera repris par Bernard, son fils.

De par ses rencontres (Le Roy, Méheut, Langlais…), François Planeix intègre les Seiz Breur en 1937. Il fera partie de l’équipe qui élaborera le Pavillon de la Bretagne à Paris lors de l’exposition internationale de 1937.

L’auteur, Florian Le Roy est né à Pléneuf en 1901 et mort à Paris en 1959. Il est journaliste de formation et écrivain (romans et documentaires). Membre des Seiz Breur, il est surtout connu par son texte illustré par Mathurin Méheut Les vieux métiers bretons.

• Missel breton, 1923

Acquis en 2015, ce missel vient faire écho à un autre livre de prières : Lettres de Saint-Jérôme, XV^e siècle et vient ainsi compléter les collections. Cette acquisition a bénéficié d’une aide de l’État – fonds régional d’acquisition des bibliothèques.

Actuellement en cours de numérisation ce missel sera consultable en ligne sur la « Bibliothèque numérique du patrimoine ».

Ce livre de prières, fait « sur mesure » pour son propriétaire, réalisé à la main, est truffé d’aquarelles et riche d’une magnifique documentation iconographique sur le Finistère et notamment Quimper et ses environs. Les textes et illustrations y sont entièrement manuscrits.

Missel breton, 1923Le manuscrit s’ouvre sur une dédicace : « À mes enfants, ce livre de prières, dessiné à leur intention contient mes souvenirs et mes tendresses, 1^er janvier 1924. A. Keller ». Cette introduction laisse penser que ce missel a donc été fait « sur mesure » pour une raison précise mais qui reste, à ce jour, inconnue.

Les iconographie religieuse religieuses ne manquent pas : Sainte-Anne-la Palud, Plomodiern, Plougastel, Saint-Trémeur (Carhaix), Saint-Corentin (Gouesnou), Vitré, Châteaulin, Sant Yeune, Christ XIV^ème, Saint-Cornely (Carnac), rosier de Salaün, âme du purgatoire (Josselin), Saint-Côme et Damien (Plougastel), Héraut et tambourinaire (Plougasdtel-Daoulas), Plöermel, Saint-Renan (Locronan), etc.

Sans oublier les vues de : Quimper, Treguier, fontaine Saint-Cornely (Carnac), Folgoët, Pleyben, Saint-Côme, Plomodiern, Roscanvel, Locronan, Châteaulin, Landevennec, etc.