À mi-mandat, l'équipe municipale a souhaité faire participer la population pour orienter ses choix des trois prochaines années.
En toile de fond, la réduction des aides de l'État aux collectivités territoriales : 23 millions d'euros en moins, à ce jour, sur l’ensemble du mandat 2014-2020 pour ce qui concerne la ville de Quimper.
Face à tant d’incertitudes, il reste une constante : un objectif clair du maire Ludovic Jolivet : « 0 % de hausse d'impôts communaux sur l'ensemble du mandat. »
Voilà l'équation à laquelle les Quimpérois ont été invités à réfléchir lors de ces états généraux des politiques publiques, au mois de mars dernier.
Le bilan de cette consultation approfondie des souhaits et des ressentis des citoyens a été présenté le 29 juin dans l'amphithéâtre du Chapeau Rouge.
Le débat était ouvert à tous les habitants, qu'ils soient volontaires ou invités à participer par tirage au sort sur les listes électorales.
Il a porté sur quatre axes en particulier, qui relèvent des compétences de la ville : espace public, culture, sport et éducation.
C'est le cabinet Cooprex de Gilles Le Cardinal qui a été missionné pour recueillir les ressentis des Quimpérois (coût : 27 000 € H.T.). Sa méthode, jusqu'à présent dédiée aux entreprises privées, a donc été appliquée pour la première fois à une collectivité.
Ludovic Jolivet, maire de Quimper, présente aux participants, le bilan des états généraux des politiques publiques.Photo : Jean-Jacques Banide
Au cours des trois ateliers publics du mois de mars, l'enquête a permis de recueillir 1500 idées, celles qui ont focalisé l'intérêt des participants. « C'est énorme ! s'étonne le consultant, cela démontre la mobilisation des Quimpérois pour leur ville. »
Parmi ces ressentis, des attentes positives ou des satisfactions sur l'existant (attraits), mais aussi des craintes (peurs), et de mauvaises pratiques, contraires à l'intérêt général (tentations).
D'un point de vue purement statistique, les 264 participants des ateliers ne constituent pas un échantillon représentatif de la population quimpéroise ; les moins de 25 ans n'ont quasiment pas participé.
Cependant, l'analyse détaillée des réponses révèle « un véritable consensus des participants sur les sujets importants » affirme Gilles Le Cardinal.
Quels sont-ils ces sujets qui ressortent des ateliers ? Une dizaine de thèmes se détachent : restauration scolaire, garde d'enfants, commerces de proximité, équilibre entre centre ville et quartiers, accès des jeunes au sport et aux loisirs, image et rayonnement de Quimper, et rôle des associations.
Lors de cette restitution, certains participants émettent de nouvelles idées comme celle de « mutualiser les Maisons pour tous, comme ça se pratique dans d'autres villes ».
Tous reconnaissent l'intérêt de ce « brainstorming » initié par la Ville.
Certains demandent que la même expérience soit appliquée à l'agglomération de Quimper Bretagne Occidentale.
« Nous allons éplucher tout ça et nous avons donc de quoi nous occuper cet été », sourit Valérie Gacogne, adjointe en charge de la refonte des politiques publiques.
Les élus s'appuieront sur les préconisations des états généraux pour bâtir le budget 2018.
Parfois, il suffira simplement de mieux communiquer pour apaiser les inquiétudes.
Mais les élus sont plutôt agréablement surpris : « les Quimpérois sont finalement optimistes, audacieux et créatifs, ce sont parfois plutôt les élus qui doivent surmonter leurs peurs », conclut Ludovic Jolivet.
Gilles Le Cardinal, du cabinet Cooprex, détaille la méthode d'analyse des 1500 idées collectées lors des états généraux des politiques publiques.Photo : Jean-Jacques Banide