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Laurent Foirest : meneur d’hommes

Laurent Foirest : meneur d’hommes

Laurent Foirest : meneur d’hommes Laurent Foirest, entraîneur de l'Ujap basket (saison 2015-2016).Photo : Pascal Pérennec
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Le 02/05/2016 • Mis à jour le 02/05/2016 | 11h16

Vice-champion olympique en 2000, derrière la Dream Team américaine, Laurent Foirest est, depuis le début de l’année, le nouvel entraîneur de l’Ujap Basket. Un défi pour cet ancien ailier international qui effectue ses grands débuts aux bords du terrain. Sa mission : décrocher le maintien en Nationale 1.

Vous avez un palmarès impressionnant, devenir entraîneur, c’était la suite logique à votre carrière ?

Quand j’étais joueur, je ne pensais jamais devenir entraîneur, même en fin de carrière. Se concentrer sur le job du moment, pour moi, c’est l’essentiel. Gérer une équipe, les ego, les caractères, à la fin de ma carrière de joueur, c’était hors de question. On m’a proposé un poste de directeur sportif à l’Asvel (2011-2013). C’est à partir de ce moment que j’ai commencé à cogiter. Je me suis rendu compte que je pouvais apporter des choses, contribuer à les changer. Quimper m’a proposé de prendre l’équipe première. J’ai accepté tout de suite.

C’est votre premier poste en tant qu’entraîneur principal, vous vous mettez une pression particulière ?

Il y a un peu de tout : il y a la pression du résultat, de l’équipe, comme quand j’étais joueur, en fait. Je suis proche de mon élément, le terrain. C’est le plaisir d’être là qui domine et qui doit dominer. J’aime cette pression qu’on ressent dans les tripes. Cela a été un moteur durant toute ma carrière de joueur. Retrouver cette sensation après une parenthèse de plus de cinq ans, ça fait du bien. Après les bons joueurs ne font pas toujours de bons entraîneurs… Je m’y attache, j’apprends, je prends les conseils et je reste ouvert.

Quel est votre souvenir le plus marquant en tant que joueur ?

J’ai eu la chance d’avoir une belle carrière et quelques titres. Forcément, le point d’orgue c’est la médaille d’argent aux JO. C’était magnifique et extraordinaire, mais ce n’est pas là que j’ai pris le plus de plaisir. Il y a les titres de champion de France et de champion d’Espagne. Chacun a un goût différent, mais tout aussi bon. La majorité des titres a été gagnée parce que c’était des histoires d’hommes, on était un collectif sur le terrain et même en dehors. Il y a aussi mon premier titre : celui de champion d’Europe junior en 1992. Il a été très important, car c’était le premier pour la France. À l’époque, je jouais avec Sciarra, Mériguet, Barbitch, Bousquet. Ce sont des jeunes qui sont devenus professionnels ensuite.

Vous coachez de jeunes joueurs. Certains ont peut-être suivi votre carrière ?

Ou ils n’étaient pas nés ! Il y a encore entre cinq et dix ans, on me reconnaissait facilement. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas.

Votre médaille olympique, vous l’avez toujours ?

Elle est à la maison, encadrée avec le maillot. C’est le seul truc que je garde avec quelques médailles dans les tiroirs et une réplique de la coupe du championnat d’Espagne.

Prendre une équipe en cours de saison, surtout pour un premier poste, c’est un sacré défi ! Vous l’avez abordé comment ?

C’est sûr, l’équipe, ce n’est pas moi qui l’ai constituée. Les joueurs qui sont là sont des joueurs de qualité. C’est une première expérience. Déjà, je ne voyais pas beaucoup de clubs me prendre en début de saison, c’est toujours la même excuse comme quelqu’un qui cherche du boulot : vous n’avez pas d’expérience, on ne vous prend pas ! Vous avez trop d’expérience pour ce poste-là ! Il n’y a pas beaucoup de dirigeants qui auraient pris ce risque en début de saison. C’est courageux de la part de l’Ujap.

Vous le Marseillais, quel regard portez-vous sur la ville ? Vous connaissez Quimper ?

Pas du tout ! Je n’ai pas souvenir d’être déjà venu ! Je suis venu plusieurs fois en Bretagne en tant que joueur, à Brest notamment, à Vannes pour certains matchs.

J’ai grandi à Marseille, puis je suis allé en centre de formation à Antibes. J’étais jusqu’à 24 ans dans le Sud-Est puis le Sud-Ouest et l’Espagne, donc forcément cela change ! On m’a dit que c’était une très belle région. Je la découvre petit à petit même si les semaines sont chargées et intenses entre les entrainements, deux fois par jour, les préparations et les matchs le week-end. Je fais du 8h30 - 21h30, cela laisse peu de temps pour la balade.