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Intervention de Ludovic Jolivet, maire de Quimper, lors du conseil du 6 avril

Intervention de Ludovic Jolivet, maire de Quimper, lors du conseil du 6 avril

Intervention de Ludovic Jolivet, maire de Quimper, lors du conseil du 6 avril Ludovic Jolivet, maire de Quimper, lors du conseil du 6 avril, diffusé en direct sur quimper.fr.
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Le 06/04/2014 • Mis à jour le 07/04/2014 | 15h23

Voici le discours prononcé par Ludovic Jolivet, maire de Quimper, lors de la séance d'installation du conseil municipal du 6 avril.

Mes chers collègues, mesdames et messieurs,

Je ne suis pas sectaire, vous le savez bien. Je suis tout le contraire de cela et vous le savez bien. Je suis un homme tolérant, qui écoute, qui entend, qui va au devant des autres, qui comprend ce qu’on lui dit je crois et qui accepte les différences et s’en nourrit.

Et comme je ne suis pas sectaire, comme je ne suis pas inféodé à qui que ce soit, comme je ne suis dans aucun clan, je tiens à vous dire aujourd’hui que mon unique ambition, ma seule envie, c’est la santé économique de Quimper et de sa Communauté, avec pour priorité l’emploi et l’investissement – je vais répéter ces mots-là pendant six ans, au moins, et surtout leur donner du sens et des applications concrètes- le bien-être de ce bassin de vie, de cette communauté de destin l’équilibre entre toutes ses composantes, dans l’intérêt général.

L’intérêt général, c’est le seul qui compte à mes yeux.

L’intérêt général, le bien commun et les valeurs républicaines que nous partageons tous dans cette assemblée…

Nous ne sommes pas ici, et je ne suis pas ici, par hasard. Les électeurs quimpérois nous ont fait confiance. Le score est tellement net qu’il me semble inutile de le commenter à nouveau. La campagne est finie. Il n’y a pas d’élection par défaut. Il n’y a que des élections par désir, par conviction, par adhésion.

Je respecte l’opposition. Je la respecte par principe, par conviction, par éducation. Je la respecte, notamment, à travers la personne de Bernard Poignant. Nous devions passer 3 minutes ensemble, Bernard Poignant et moi, m’avait-on dit à l’issue du second tour. En réalité nous avons passé une heure ensemble. J’en garde un bon souvenir. Bernard Poignant m’a offert un livre de Plutarque. Plutarque était un Béotien. Je suis loin d’en être un en politique et Bernard Poignant le sait bien. En tout cas, les Quimpérois l’ont bien compris.

Plutarque était un érudit doué d’une connaissance encyclopédique. Je n’ai pas cette prétention. Qui d’ailleurs pourrait s’en prévaloir ? Il était, si j’ai bien compris, un penseur qui refusait la flatterie, la vanité et concevait l’éducation comme une valeur exceptionnelle. Cela me convient bien…

La flatterie et la vanité ne sont pas bonnes conseillères. Je n’aime pas les bénis oui-oui ni la langue de bois. Ce ne sont certainement pas les 56,65% obtenus par notre liste commune, rassemblée, de la droite et du centre qui me feront perdre la mesure des enjeux.

Je reste modeste, humble, comme chacune et chacun des membres de la liste « Vive Quimper ». Et comme, je n’en doute pas, chacune et chacun des membres de la liste d’opposition.

Je pense qu’Alain Gérard a été un grand maire qui a su, entre autres qualités, comprendre avant beaucoup d’autres le potentiel extraordinaire des nouvelles technologies de l’information.

Comme je pense que Marc Bécam a été un visionnaire, un véritable bâtisseur auquel le Quimper d’aujourd’hui doit beaucoup. Il existe une continuité. Nous nous inscrivons dans une continuité républicaine, démocratique, territoriale.

Nous devons nous ouvrir à nos voisins.

Il n’y a aucune raison d’avoir peur. Depuis de nombreuses années, je plaide pour une meilleure entente entre les grandes villes du Finistère, sans laquelle il serait illusoire d’imaginer que la Bretagne puisse prétendre expérimenter une nouvelle forme de gouvernance régionale.

Maire de Quimper, je ne suis pas l’ennemi de Brest. Je crois que nous devons travailler ensemble parce que nous n’avons pas le choix, plus le choix. Je crois que nous devons travailler ensemble, intelligemment, parce que sinon chacune de nos communautés en souffrira… Brest doit être une métropole qui rayonne et non qui absorbe…

Nous devons nous rassembler dans l’intérêt de la Bretagne Occidentale, pour un meilleur équilibre au sein de notre région. Je serai vigilant au décrochage palpable de l’Ouest Breton. J’ai senti et entendu le sentiment de déclassement des habitants de l’Ouest Breton.

Brest et Quimper à trois heures de Paris en TGV, cela doit être un combat commun, totalement dépolitisé, un combat finistérien.

Je souscris au propos de la nouvelle ministre de l’écologie Ségolène Royal, qui souhaite remettre à plat l’éco taxe.

Je crois aussi que le bassin de vie qui est irriguée par la Ville de Quimper doit devenir une réalité. Nous savons tous que le bassin de vie quimpérois s’étend aux communautés de communes voisines : le Pays Fouesnantais, le Pays Glazic. Cet ensemble est une véritable communauté de destin, qui s’inscrit dans les mouvements dit « pendulaires »

Nous n’avons aucune prétention hégémonique ! Nous respectons les élus. Il est important aujourd’hui de nous donner des forces communes, une taille critique, des moyens partagés afin d’affronter une concurrence qui, elle, joue la carte du jeu collectif.

Nous ne pouvons plus nous permettre de travailler chacun dans notre coin. Il faut nous associer, créer des synergies, mettre en commun nos expériences et nos réussites…

Quimper communauté n’est pas une coquille vide. La communauté d’agglomération vit. J’ai l’esprit communautaire et affirme que notre communauté est un pivot majeur de l’action publique et politique. En revanche, tout cela se fera à la vitesse qu’il conviendra de choisir, ensemble, c'est-à-dire, avec les communes.

Cela est d’autant plus souhaitable que les temps sont rudes, et qu’ils le seront de plus en plus pour nos collectivités !

Je n’ai aucune envie de créer la moindre polémique. Ce n’est pas le jour. Mais arrêtons une bonne fois pour toute de tenir des discours politiciens sur le désengagement de l’Etat. Il y a un désengagement de l’Etat vis-à-vis des collectivités territoriales. Ce désengagement est massif. Personne ne peut le contester. Je n’en ferai pas un débat politicien. Chacun d’entre nous connaît les contraintes, les obligations, les enjeux.

Il reste que ce désengagement massif ne sera bien-sûr pas sans conséquence pour nous. Nous devrons être économes et pertinents dans nos choix !

Il serait absolument incompréhensible pour nos concitoyens que l’Etat se défausse sur les collectivités territoriales pour faire des économies globales. Personne ne le comprendrait. Cela détruirait l’emploi de proximité. Cela provoquerait des inégalités inacceptables entre territoires. Cela mettrait en danger notre cohésion sociale.

L’avenir se prépare aujourd’hui… Pour ce qui nous concerne, la priorité, ce sont les changements, les vrais changements.

Nous allons repenser la politique de déplacements. Nous nous sommes engagés pour une vision plus simple, plus souple, plus acceptable, de la réorganisation et de l’optimisation des déplacements et des mobilités.

Quimper doit rester une ville accessible et perméable. Cela fera l’objet d’une véritable concertation. Il n’y aura aucun passage en force et toutes les bonnes idées seront examinées. Nous devons sortir du plan transport par le haut et la tête haute. Le plan transport ne doit pas créer de crise communautaire.

Nous allons mettre l’emploi en tête de toutes nos préoccupations.

Le projet de Green Valley, pôle majeur de l’agroalimentaire du Grand Ouest, y contribuera fortement. De même que, pour ce qui concerne l’accompagnement des créateurs d’entreprise, nous porterons avec détermination le projet de la Cité des Entrepreneurs dans le triangle de la Libération, après avoir levé le PPRI sur le secteur de la gare.

Nous allons faire de Quimper une ville qui rayonne grâce à ses richesses culturelles, ses talents culturels, son exceptionnel patrimoine culturel. Quimper a vocation à devenir la capitale culturelle de la Bretagne car Elle en possède les atouts et la légitimité. Quimper est un concentré de Bretagne, la culture Bretonne et la langue sont un atout envié. Non seulement nous devons assumer le fait breton, mais nous devons l’affirmer, le clamer.

Nous allons également nous attacher fortement à la dimension écologique et environnementale de nos politiques, transversale par nature. La transition énergétique n’est plus une solution parmi d’autres. C’est une obligation morale envers les générations futures. Nous veillerons à sa mise en œuvre, en relation avec nos partenaires institutionnels et associatifs, dans un esprit de dialogue et d’ouverture.

Nous allons enfin redessiner Quimper, lui offrir un nouveau visage, un nouvel élan grâce à des projets architecturaux, urbanistiques, innovants. Nous allons rajeunir Quimper et proposer des points de vue différents, surprenants, séduisants à ceux qui viennent nous visiter et sont curieux de nous.

Ma volonté, c’est aussi un changement dans le style et la gouvernance. Nous avons entendu le message qui venait des habitants de l’ensemble des quartiers. Il y a un réel besoin d’écoute. Et il y a une réelle nécessité que cette écoute se traduise dans les faits, par des décisions politiques. Mon équipe sera une équipe de terrain. Dans la continuité de la campagne que nous avons menée.

Enfin, je souhaite être clair sur ma disponibilité pour Quimper.

On parle beaucoup aujourd’hui de non-cumul des mandats, dans le nombre ou dans le temps. C’est une attente logique, parfaitement compréhensible. A titre personnel, je me suis déjà engagé à me consacrer exclusivement à la Ville de Quimper et à la Présidence de Quimper-Communauté.

Je me tiendrai bien évidemment à cet engagement. Je serai un maire de Quimper et un Président de Communauté d’Agglomération à plein temps.

Mes chers collègues, je suis certain que nos objectifs sont partagés : l’emploi et le développement économique ; Quimper capitale culturelle de la Bretagne ; une Ville au visage redessiné et modernisé ; une transition énergétique assumée et effective…

Mesdames et messieurs les conseillers municipaux, Mesdames et messieurs, je vous remercie de vos nombreux messages, de vos encouragements, cela m'a profondément touché, parfois même ému.
Je mesure chaque jour, avec gravité, l’enthousiasme que nous avons suscité. Je mesure chaque jour la tâche qui est la nôtre.

Notre élection a suscité beaucoup d’intérêts, les médias locaux et nationaux ont scruté cette campagne pour les raisons que l’on sait.

Une période nouvelle s’ouvre, et ensemble nous allons écrire une nouvelle page du livre de Quimper que tant d’hommes ont écrit avant nous.

Je sais pouvoir compter sur chacun de vous, sur votre engagement sincère, sur votre passion pour la chose publique et le bien commun. Bienvenue dans votre nouvelle fonction, félicitation à tous pour votre élection, merci aux Quimpérois pour leur confiance.

Merci pour votre attention